Hier à l’Assemblée nationale, je suis revenue à deux reprises sur la privatisation d’Aéroports de Paris voulue par le gouvernement et à laquelle je suis fermement opposée.
Tout d’abord dans l’après-midi lors des questions au gouvernement où j’ai interpellé le Premier Ministre pour lui demander de renoncer à privatiser Aéroports de Paris. Avec cette privatisation, le gouvernement commet 3 erreurs magistrales :
1) Il détourne le pouvoir que lui ont confié les Français en matière d’aménagement économique du territoire national et de Paris. Aéroports de Paris n’est pas une entreprise comme les autres : elle est stratégique ;
2) Il dépossède les Français de leur patrimoine ;
3) Il rabaisse l’Etat qui, chaque fois qu’il s’est mis en position de devoir négocier avec le privé, a perdu la main. L’exemple le plus criant est celui de l’aéroport de Toulouse : en 2015, Emmanuel Macron l’a vendu à des investisseurs chinois. Depuis, c’est un fiasco permanent, à tel point que le Rapporteur public de la cour d’appel de Paris recommande de déclarer nulle la privatisation
Puis hier soir lors de la discussion sur le projet de loi PACTE. Voici ce que j’ai notamment indiqué :
1) Le gouvernement cherche entre 200 et 250 millions d’euros par an pour les investir dans l’innovation de rupture. Avait-il absolument besoin de privatiser pour cela? La réponse est non. Il suffisait de modifier la loi pour flécher vers cet objectif les 160 millions d’euros de dividendes d’Aéroports de Paris et les 90 millions de la Française des jeux versés chaque année à l’Etat ;
2) Cette privatisation va placer la France parmi les exceptions européennes en matière de structure du capital des aéroports. La très grande majorité ont fait le choix de garder la main sur leurs aéroports, tout simplement parce qu’ils ont bien compris qu’il s’agit là d’un outil stratégique ;
3) Cette privatisation comporte un risque majeur pour l’aménagement du territoire, inhérent au modèle économique aéroportuaire. Aujourd’hui la puissance publique maintient cet équilibre. Demain qu’en sera-t-il?
4) Enfin, j’ai rappelé le précédent de l’aéroport de Toulouse, dont la privatisation décidée par Emmanuel Macron en 2015 a mis l’Etat en position de faiblesse. Cette faiblesse est telle que le Rapporteur public de la cour d’appel de Paris recommande désormais de déclarer nulle cette privatisation.
Les vidéos de mes interventions sont à retrouver en cliquant ici et ici